Les adversaires de SQL multiplient les actions de protestation contre ce qu’ils appellent « la tyrannie » exercée par SQL dans l’univers de la gestion des bases des données. Mais la relève est-elle bien prête et constitue une alternative fiable et tout aussi bien performante ?
Rencontre NoSQL
Ceux qui disent non à SQL ont organisé, le mois dernier, une rencontre à San Francisco, pour discuter de leurs soucis quant à l’hégémonie de SQL. Cette rencontre, hébergée dans une salle de réunion de CBS Interactive, a vu la participation de 150 personnes, issues de divers horizons informatiques. En décrétant la fin du règne de SQL, ils préconisent des solutions moins onéreuses mais tout aussi efficaces pour gérer les bases de données.
L’un des orateurs, Jon Travis, directeur en système de base de données relationnelles chez SrpingSource, a déclaré que SQL étouffe ses utilisateurs par de nombreux modules ou outils qui leur obligent à tous les coups à maltraiter leurs bases de données. Pourquoi ne pas leur offrir juste ce dont ils auraient besoins ?
Éveil de l’open source
Les grands initiateurs de ce mouvement sont les développeurs Web et Java. En effet, ils ont essayé par leurs propres moyens de créer leurs propres outils de gestion de base de données, faisant fi des prestiges d’Oracle, et en s’inspirant des divers programmes open source livrés sur le net. L’un des organisateurs de la rencontre NoSQl, Johan Oskarsson, lui aussi développeur mais basé à Londres, martelaient que les participants doivent prendre des risques et être convaincus des solutions NoSQL. Il continue en affirmant que beaucoup de développeurs assez fidèles à MySQL, l’ont abandonné au profit de Web 2.0, une alternative NoSQL dont les avantages certains ne peuvent pas être volontairement mis sous silence. L’exemple de Facebook a été évoqué pour étayer cette thèse. En effet, selon l’ingénieur de Facebook, Avinash Lakshman, son stockage de données fait confiance à Cassandra pour les interrogations, plutôt que de se servir de MySQL. Comme pour mieux justifier son choix il affirme qu’il ne faut que 0,12s pour écrire dans sa base jusqu’à 50Gb de données. Soit 2500 fois plus rapide que MySQL.
NoSQL
Ce terme désigne, en fait, un ensemble de projets dont la finalité reste le rejet définitif de tout ce qui se réfère au gestionnaire SQL. Selon ses concepteurs, chaque projet revêt son propre nom, au gré de leurs fantaisies : Hadoop, Voldemort, Dynomite, entre autres. Google appelle Bigtable, sa base de données.
Une des caractéristiques communes de NoSQL, c’est que ces logiciels peuvent manipuler d’énormes volumes de données et se sont inspirés sur le modèle de Bigtable. Ainsi, selon un ingénieur de Zvents, Doug Judd, le moteur de la base peut écrire sur 1 milliard de cellules de données par jour. En attendant, Bigtable conjointement avec la technologie MapReduce arrive jusqu’à 1 pétaoctets de données par jour. Et TRavis de SpringSource d’appuyer que les gens traitent tellement de grandes quantités de données qu’ils recherchent d’autres solutions plus avantageuses, bref d’autres alternatives que celles proposées par SQL.
La solution NoSQL permet également de bénéficier d’une grande souplesse de l’étendue des clusters, si bien qu’il ne sera plus nécessaire de morceler les grands paquets de données vers plusieurs autres tables. Cette technologie est doublement rentable tant en terme de fiabilité qu’en terme de coût d’exploitation. Google confirme en annonçant que l’un de ses plus grands clusters gèrent plus 6 pétaoctets de données sur des milliers de serveurs. Bien sûr, disait Javier Soltero de SpringSource, le Rac (Real Apllication Clusters) d’Oracle pourrait offrir une performance identique, mais quel sera le prix à payer ?
De plus, la technologie adoptée dans NoSQL élimine les goulots d’étranglement générés par les outils traditionnels, notamment en offrant des formats plus fluides dans les opérations de traduction. Du côté d’Adobe System Inc, les concepteurs se sont aussi tournés vers la solution NoSQL lors de sa relance d’Adobe ConnectNow pour la simple raison que MySQL ne semble pas s’adapter à des bases de données très simples. Cette nouvelle version de ConnectNow s’appuie sur le clustering Java de Terracotta Inc pour gérer ses formats java, ce qui lui a donné deux fois plus de rapidité, comparée à la précédente version, un système de base de données relationnelles étant complètement inadapté.
Open source
Du fait ces options NoSQL sont conçues open source, ces logiciels ne bénéficient pas (encore) d’un cadre officiel de soutien. Ce qui n’est le cas pour certains qui peuvent s’acquérir d’une protection matérielle et financière.
Bref, autant d’arguments plus ou moins objectifs et rationnels qui cultivent l’esprit NoSQL. Quoiqu’il en soit, une frange de développeurs ne peut s’empêcher de se demander s’il est vraiment raisonnable de prendre les Hadoop, Voldemort au sérieux !
Voir aussi
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Le , par Annaelle32
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